La Terre du Milieu de Tolkien. Le Westeros de Game of Thrones. Les replis inexplorés peuplés de monstres dans les cartes de la Renaissance. Points communs ? Un aller-retour permanent entre réel et fiction. Exploration à la croisée de ces deux mondes avec Philippe Clermont, enseignant-chercheur au sein de l’équipe d’accueil Configurations littéraires (EA 1337), spécialiste des rapports entre littérature et imaginaire.
Des cartes établies par les grands explorateurs peuplées de monstres aux cartes de fiction inspirées du réel : l'aller-retour entre réalité et fiction est permanent...
Oui, et cette frontière est poreuse. Ainsi, si l’on songe aux représentations du monde de la Renaissance, l’inconnu – potentiellement dangereux – indiqué sur les cartes anciennes par le fameux « hic sunt leones » (ici sont les lions), avait son pendant, « hic sunt dracones » (ici sont les dragons) : on passe ainsi aisément de l’animal réel à un autre, plus fabuleux. Ne perdons pas aussi de vue que pour certains auteurs de cartes de l’époque, un lion peut être tout aussi exotique qu’un dragon ! Dans l’Antiquité et au Moyen Âge, les cartes qui voulaient représenter le monde réel remplissent dans tous les cas les blancs (l’inconnu) d’imaginaire…
A voir l’exposition « Hors du monde. La carte et l’imaginaire », dont Philippe Clermont fait partie du comité scientifique. Une exposition qui mêle parti-pris thématique et chronologique du 18 mai au 20 octobre, à la Bibliothèque nationale et universitaire (BNU). Entrée libre
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